Bannouze (B) : Bonjour à tous, c’est Matthieu, pour Bannouze, le podcast du marketing digital sans incentive ni clic de validation. Alors, on poursuit notre série d’interviews sur les experts de l’email marketing et aujourd’hui on a la chance de pouvoir partager ce sujet avec Pierre Ammeloot. Pierre, est-ce que tu peux te présenter ?
Pierre Ammeloot (PA) : Et bien, bonjour à tous. Alors je m’appelle Pierre Ammeloot et je suis entrepreneur depuis 14 ans. Je suis en train de créer ma cinquième boîte aujourd’hui et j’ai fait plein de choses dans le web : agence web, éditeur de logiciel, société de service et aujourd’hui je fais du marketing automation. J’interviens chez mes clients sur des sujets autour du marketing automation depuis un petit 10 ans, depuis 2010.
B : Alors ça tombe super bien Pierre, parce que en fait on voulait aborder le sujet du marketing automation avec toi aujourd’hui et, et plus spécifiquement aider les auditeurs de Bannouze à structurer le choix de leur outil de marketing automation. Et la première question que je vais te poser Pierre, tout simplement c’est : c’est quoi du marketing automation ?
PA : Alors le marketing automation, si on prend un terme un peu plus générique, on parle de « génération de leads », on parle de « comment faire des ventes à l’aide d’internet ». Qu’on soit en BtoC ou en terme de e-commerce on a à peu près compris ça depuis longtemps mais aussi en BtoB comment on génère, on génère des leads. Donc aujourd’hui c’est comment je m’adresse à la bonne personne, au bon message au bon moment. Et une bonne nouvelle pour tous ceux qui font de l’email marketing : le marketing automation permet de réduire les volumes, de faire de l’email qui est spécifique et qui s’adresse à une personne en particulier donc on va pratiquement faire du one-to-one, voire faire du one-to-one et donc pouvoir d’adresser à la personne qui est intéressée pour évoluer dans la relation qu’elle a dans la marque, avec la marque et derrière, et bien, transformer un visiteur par exemple de mon site internet en prospect, connu, puis après en client et puis, à terme c’est le Saint Graal en ambassadeur
B : Alors, est-ce que le marketing automation c’est forcément uniquement de l’email marketing ?
PA : Non surtout pas. Des canaux on en a plusieurs dizaines. Ça peut être de l’email, bien sûr, ça peut être du SMS, de la notification push mobile, de la notification push navigateur. On peut avoir du pop-in sur le site, on peut avoir du courrier postal, on peut avoir plein de choses et on peut même avoir des choses dans la vraie vie, en magasin. Par exemple moi j’ai mis en place des cycles où on met en place des tablettes en magasin pour des retailers. Et donc on est capable, un conseiller client en magasin est capable de, d’avoir des infos sur le client et de l’accompagner pour lui proposer des choses qui sont pertinentes avec ses anciennes visites dans le magasin mais aussi avec son comportement ligne.
B: Alors, on voit très rapidement que le marketing automation a de grandes promesses pour un annonceur, pour une marque, pour générer du business. Comment ça se passe et comment on peut mettre en place ce genre, en fait, de dispositif ?
PA : Alors ce qu’il faut voir c’est que le marketing automation c’est comme apprendre à cuisiner. C’est-à-dire que quand je cuisine il faut que je définisse à qui je vais cuisiner. Donc est-ce que je reçois deux personnes, dix personnes, 50 ou 500 ? Qu’est-ce qu’elles mangent ? Est-ce qu’elles ont des contraintes alimentaires ? Voilà. Donc on va parler de persona en terme marketing. On va parler en commerce, de cible commerciale. Donc à qui je m’adresse ? Et quels sont leurs besoins ? Donc on va poser une stratégie, on va définir ce qu’on veut, donc on va définir un menu. Et alors une fois qu’on aura défini le menu, il y a un moment où il faudra le cuisiner. Donc on va aller faire des courses. Il nous faudra des ingrédients. Dans notre cas on va parler de contenu, on va parler de, de, d’activation sur les réseaux sociaux, on va parler de, de, de call center, etc. Et, l’idée c’est que derrière, à un moment, il nous faut un couteau de cuisine et ce couteau de cuisine c’est le logiciel de marketing automation. Et donc je le dis souvent, sans couteau de cuisine on ne peut pas cuisiner. Par contre, si je vous donne un couteau de cuisine et que vous ne savez pas cuisiner, donc vous ne savez pas qui sont les personnes qui viennent chez vous, et bien vous ne cuisinerez jamais. Donc, le logiciel est essentiel mais par contre le logiciel tout seul il ne fait rien. Comme tout logiciel, un logiciel qui n’est pas utilisé, qui n’est pas mis en place avec une stratégie, sert strictement à rien.
B : Donc le logiciel est au service de la stratégie de la marque qu’elle souhaite déployer auprès de ses persona ?
PA : Exactement. Et donc quand on met en place une stratégie marketing automation, on commence par définir ce qu’on veut, donc à qui on s’adresse. Donc on définit ensuite les, les contenus qu’on va produire pour ces personnes-là. Alors un contenu ça va d’un tweet à un post sur LinkedIn, à un communiqué de presse, à une vidéo sur YouTube, à un appel téléphonique, donc un script d’appel. C’est une vision du contenu très large. C’est une prise de parole de la marque en one-to-one ou en one-to-many. Voilà, on va définir les contenus, on va définir les scénarios qu’on va mettre derrière avec des actions de communication, des actions marketing, des actions commerciales. Et on va implémenter tout ça dans un ou plusieurs outils. Parce que des fois on l’oublie mais on a des stratégies dans lequel on a plusieurs logiciels qu’on va, qu’on va faire travailler ensemble et à terme on va mesurer tout ça pour améliorer nos scénarios. Donc là on a une vision globale et à un moment on va mettre les mains dans le cambouis. Donc la première fois on va choisir l’outil et ensuite, après il faudra implémenter dans l’outil, donc il y a un enjeu technique. C’est ça qui est génial dans le marketing automation, et qui donne des sueurs froides à certaines équipes marketing, c’est qu’en fait il y a des enjeux marketing, y a des enjeux commerciaux, y a des enjeux techniques et puis il y a des enjeux de stratégie d’entreprise.
B : C’est une synthèse des problématiques que beaucoup de marques rencontrent, c’est-à-dire des problématiques marketing communication, des problématiques commerciales et des problématiques technologiques. Donc c’est fichtrement intéressant de, de, de travailler dans, dans, dans ce type de projet on est d’accord ?!
PA : Moi ça me passionne parce que quand on met en place une stratégie marketing automation on touche à tout et moi j’ai l’habitude de, d’utiliser le mot « dorsale » : c’est la dorsale de l’entreprise. Parce que quand on le fait correctement, en fait, on va venir réaligner l’ensemble des services et on parle beaucoup d’entreprises qui veulent se mettre au service du client. Et bien on ne peut pas faire du marketing automation sans prendre en compte le client, sans prendre en compte notre cible commerciale, nos persona et donc in fine nos consommateurs, nos utilisateurs, nos adhérents.
B : Alors, Pierre, avant de parler des, des outils, j’aimerais juste revenir sur cette notion de scénario. Est-ce que tu pourrais partager avec les auditeurs de Bannouze un, un exemple ou deux exemples de scénarios simples qu’on peut mettre en place en marketing automation pour faciliter la vie du marketeur, du commercial et de la cible ?
PA : Le, le scénario basique en e-commerce, par exemple, c’est la relance suite à un panier abandonné. C’est le, c’est le scénario qu’on connaît le plus simplement, sur du e-commerce. C’est, en gros, on remplit son panier. Le panier, on n’est pas passé à la transaction par exemple pendant une heure. On a quitté la session de la page et l’heure d’après, donc 2 h après avoir rempli le panier, on va se prendre un petit mail, un petit SMS, une notification push pour nous dire : « Hey, t’as un produit dans le panier. » Donc c’est quelque chose de basique. On peut aller beaucoup plus loin : on peut faire deux, trois, quatre, cinq relances. Un scénario qu’on connaît bien et qu’on a recyclé en marketing automation c’est la newsletter : je produis du contenu régulièrement sur un site actualité, sur un blog et ce contenu va être poussé par exemple, par mail, de manière basique, à l’ensemble des personnes qui sont abonnées à cette liste. Donc là on est vraiment sur des choses plutôt basiques.
Mais je peux donner un exemple, c’est la préparation d’un salon ou le post-salon pour un BtoB. Si, sur un salon on récupère les coordonnées de 100 interlocuteurs, et bien on sait, après le salon, qu’on va avoir le temps d’en rappeler deux ou trois. Et donc l’enjeu c’est de se dire : « Comment je sais qui est-ce que je rappelle ? » Parce que je peux pas en rappeler trois au hasard, ça marchera pas. Donc, l’idée, c’est de dire, envoyer un email 48 h après le salon en disant : « Bonjour prénom. Ça nous a fait plaisir de vous voir sur le salon. Et on vous rappelle en fait ce qu’on fait et on vous rappelle un petit peu la discussion qu’on a eu ensemble. » Et en général on le rend de manière générique et donc on envoie le même email, ou presque, aux 100 personnes. Et suite à, ça on va regarder qui est-ce qui a ouvert l’email, qui est-ce qui a cliqué dedans et plus important encore, qui est-ce qui a visité dix pages sur le site internet. Et en fait sept jours après l’envoi de cet email on va extraire dix personnes. Et ses dix personnes-là on va les rappeler. Et ceux-là, ces dix qu’on aura rappelés, c’est ceux qui auront eu une interaction : non pas d’ouvrir l’email et cliquer dedans mais de visiter sur le site. Et donc ça, on est sur des scénarios qui sont assez basiques à mettre en place parce qu’on parle d’un contenu et d’un email – peut-être deux ou trois – mais si on fait des, si on fait des, des emails qui sont légèrement différents en fonction de nos cibles, et on parle juste d’un process à mettre en place .Et ça, moi, je l’ai mis en place avec des clients industriels et les résultats sont juste hallucinants puisqu’en fait on parle de deux personnes rappelées au hasard versus dix ou vingts personnes qui sont rappelées. Donc on est sur des ratios à x10, x15, x30 et donc on est, en terme de génération de chiffre d’affaires sur un salon des fois, en x10. Donc ça peut être énorme.
B : Alors, maintenant qu’on a, qu’on a, qu’on sait qui vient dîner ce soir, qu’on a choisi le menu, place au couteau de cuisine. Comment choisit-on un bon logiciel de marketing automation ?
PA : Et bien en 2011, sur le marché MarTech, Marketing Technology, y avait 150 logiciels. Aujourd’hui, en 2019, il y en a 7040. Et aujourd’hui j’estime que sur le marché il n’y a pas de mauvais logiciels de marketing automation et, à l’inverse, il n’y a pas « un » bon logiciel qu’il faudrait absolument utiliser. Déjà, le bon logiciel c’est celui qui correspond à vos besoins. Alors c’est assez tarte à la crème de le dire mais c’est important : c’est que si on n’utilise pas un logiciel qui correspond à votre besoin, ça sert à rien. Et encore une fois, si moi je vous donne un couteau à poisson et je vous demande de couper des carottes et je pense qu’on va bien rigoler. Donc, encore une fois un couteau à poisson est un bon couteau mais il n’est pas adapté pour couper des carottes. C’est ça qu’il faut bien garder en tête. Et donc, la question c’est : « quel est logiciel qui vous correspond ? » Et autre chose, y a plein de logiciels qui font plein de choses différentes et puis y a plein de logiciels qui sur-vendent et qui vont vous dire qu’ils vous font du marketing automation alors que ils font 1 ou 2% du scop. Par exemple, on a vu beaucoup de logiciels et je peux citer MailChimp qui, y a quelques années, est passé du jour au lendemain à « on fait une fonctionnalité auto-répondeur » à « on fait du marketing automation ». Ce jour-là je me suis dit « chouette ils ont fait de nouvelles choses chez MailChimp, je vais aller voir ». Je suis quelqu’un de curieux, j’aime bien tester. En fait, je me suis rendu compte qu’ils ont juste changé le nom de la fonctionnalité et que du jour au lendemain ils ont fait du marketing automation mais en fait ils continuent à faire la même chose : un auto-répondeur avec un nom qui avait changé. Moi, personnellement, je trouve qu’en terme de communication et en terme d’éthique et d’honnêteté, c’est pas comme ça que, que je conçois les choses c’est tout. C’est pas grave, après chacun fait ce qu’il veut et voilà. Donc pour les annonceurs, l’enjeu c’est bien choisir son couteau de cuisine donc son logiciel et de savoir quels sont vos besoins.
B : Donc la phase de définition du besoin, donc des persona, des contenus, etc. est essentielle dans sa stratégie de mise en place de marketing automation, puisque c’est cette définition complète de, de ce besoin qui va nous servir, enfin qui va servir à l’annonceur, à aller briefer ces, ces plates-formes, ces sociétés qui proposent et finalement les outils pour les mettre en œuvre ?
PA : Exactement et en fait la, la mauvaise approche sur le marché c’est de prendre le même logiciel que son concurrent. C’est une mauvaise idée parce que le concurrent l’a peut-être mal choisi ou peut-être qu’on a une particularité par rapport à son concurrent, d’aller voir de prendre le logiciel que le DG ou que la direction marketing a vu en conférence. Pareil, en conférence c’est tout beau, tout rose, on présente des jolis cas, voilà. Donc on ne prend pas le premier logiciel qu’on rencontre, on va le challenger avec d’autres. C’est, c’est, c’est juste des erreurs à ne pas faire. Et pareil, on ne prend pas, quand on discute avec un éditeur, l’éditeur va toujours nous expliquer qu’il est le meilleur. Bien sûr, de son point de vue il est le meilleur, et en général il a pas tort. Il est le meilleur sur un point. La question c’est que si moi j’ai cinq éditeurs qui m’expliquent qu’ils sont le meilleur sur cinq points différents, lequel je choisis ? Donc c’est ça l’enjeu. Donc on va d’abord définir de quoi l’entreprise a besoin et donc pour ça, moi, j’ai défini une grille de 50 critères. Ces critères ils sont neutres et ils sont génériques en BtoB, en BtoC et ces 50 critères c’est des critères par exemple : est-ce que mon logiciel permet d’envoyer des mails ? Est-ce que mon logiciel permet d’envoyer des SMS ? Est-ce que mon logiciel me donne un générateur de page d’atterrissage, me permet de générer des formulaires ? Est-ce qu’il va y avoir un code de tracking sur le site ? Est-ce que je peux faire une fonctionnalité comme le RSS to email, transformer mon flux RRS qui est un flux technique donné par mon blog, en une newsletter ? Voilà. Par exemple à chaque fois que j’ai un nouvel article de publié sur mon blog, automatiquement un email part à l’ensemble des personnes qui sont abonnées. Donc on va se poser la question de quoi, moi, en tant que marque, j’ai besoin ? Est-ce que j’ai besoin de communiquer par mail ? Oui, peut-être, non. Et c’est important de définir d’abord ce dont on a besoin plutôt que de dire « ah mais ce logiciel c’est cool ». Non. On s’en fout ! D’abord, qui vous êtes ? De quoi vous avez besoin ? Et qu’est-ce que vous voulez en faire ? Parce que moi, une boîte qui me dit « ah oui, la fonctionnalité SMS, j’en veux », parfait. Dans tes scénarios, qu’est-ce que tu veux faire avec du SMS ? Je sais pas. Est ce que tu en as vraiment besoin ? Et donc moi je, c’est mon rôle aussi d’aller challenger et de dire « si tu veux vraiment du SMS, je l’entends et ça peut être intelligent. Mais si tu n’as pas de cas d’usage derrière, en fait tu vas payer la fonctionnalité SMS et ne pas l’utiliser. Ce serait dommage. »
B : Merci beaucoup Pierre. C’est, c’est très clair. Est-ce que tu peux, par exemple, nous donner deux exemples de plate-formes, toujours en restant hyper objectif, qui sont, qui ont, qui disposent de fonctionnalités qui sont très discriminant ? Par exemple une plate-forme qui est très forte sur ce type de besoin et une plate-forme qui est très forte sur un autre type de besoin ?
PA : Alors, juste avant ça un petit point sur la souveraineté des données. Pour moi c’est un sujet qui me paraît hyper important si tu le permets. Aujourd’hui la plupart des plates-formes américaines, toutes les plates-formes américaines dépendent du droit américain. Et donc il y a un sujet, et on l’a vu fin 2018, il y a une loi qui a été votée aux États-Unis qui est le « cloud act ». Et le cloud act dit juste que la justice américaine, c’est-à-dire, de, des, des tribunaux jusqu’au shérif au fin fond du Texas ont le droit de récupérer des données, de, de demander à ses éditeurs de leur donner les, la copie des données qu’ils ont sur leurs serveurs. Que ces éditeurs soient aux États-Unis ou qu’ils soient n’importe où dans le monde, à partir du moment où c’est des éditeurs de droit américain .Et donc aujourd’hui on a un vrai sujet et moi si j’en parle c’est, on a plein de grosses plates-formes américaines qui font des supers choses en terme fonctionnel mais qui ont un souci c’est qu’aujourd’hui, dans l’état du droit, elles sont américaines donc il y a des enjeux de souveraineté.
B : Mais attends Pierre, je comprends pas. Nous on a le RGPD en Europe. Alors qu’est-ce qui se passe par rapport à ce droit américain et le RGPD ? Moi je pensais qu’on était totalement protégé par rapport à ça ?
PA : Et bien le sujet du RGPD c’est un sujet de consentement en fait, de, du stockage de la donnée. Il faut savoir qu’aujourd’hui, dans le RGPD, vous devez avoir le consentement aussi pour que le stockage soit fait par un acteur américain. Donc c’est des sujets où moi, aujourd’hui, on m’a jamais demandé mon consentement et pourtant je connais des marques qui utilisent des acteurs américains comme éditeurs. Alors on m’a jamais demandé mon consentement, pour utiliser mon mail ça on le fait, on me dit : « Ah Pierre on va t’envoyer ma newsletter, est-ce que tu veux t’abonner ? » OK, ça, mais il faut aussi me préciser que mes données seront pas stockées sur le sol européen ou en tous cas seront pas stockées sur une souveraineté européenne. Aujourd’hui c’est un vrai sujet pour beaucoup d’annonceurs qui commencent à s’en rendre compte. Bien sûr que les éditeurs américains vont vous dire le contraire ça n’empêche que quand vous regardez la loi, et la loi a plus raison que les commerciaux des éditeurs, elle dit qu’aujourd’hui on a le cloud act et je vous invite à aller regarder. Donc il y a un enjeu de souveraineté. Et donc, donc de facto y a un certain nombre d’éditeurs américains qui ne correspondent pas à des enjeux de souveraineté pour des annonceurs en France ou en Europe et donc qui, de facto, seront mis de côté et ne pourront pas être utilisés par des annonceurs francophones par exemple si là on parle de la France. Et on a aujourd’hui des annonceurs qui ont déjà signés ces licences-là et qui sont déjà en train de se rétracter. On en parle peu mais y a des acteurs américains qui sont en train de perdre des clients et c’est en masse parce qu’en fait on s’en rend compte et que le cloud act a été signé en, à peu près en novembre 2018 si je dis pas de bêtises. Et depuis on a commencé à comprendre les impacts et, l’État, par exemple sur les OIV – Opérateurs d’Intérêts Vitaux – est en train de leur dire : « Hop, hop, hop, ça on n’y touche pas et vous arrêtez ce que vous faîtes parce que vous avez pas le droit. » Et pareil sur les données de santé numérique par exemple. Donc on a encore un certain nombre de sujets.
Et pour répondre à ta question de tout à l’heure sur deux éditeurs sur lequel on pourrait donner un exemple, moi j’aime bien citer Omnisense qui est une boîte qui est basée Perpignan. Omnisense c’est un éditeur de logiciel omnicanal. En fait c’est une équipe tech qui à la base a fait un outil pour faire de la notification push mobile. Et ils connaissent plutôt bien leur métier puisque sur les, sur le push mobile ils ont dépassé le milliard de notifications push donc on peut leur faire confiance sur le fait qu’ils sont capables de faire le travail plutôt correctement. Et aujourd’hui Omnisense c’est un outil omnicanal. C’est à dire qu’ils vont faire non seulement du push mobile mais en plus de l’email, du SMS, de la notification push navigateur. Au passage, pour les annonceurs qui n’ont pas aujourd’hui testé la notification push navigateur, je vous invite à le faire. Aujourd’hui on a plus de 90 % de, de retour suite à, à une notification push navigateur. Dit autrement neuf internautes sur dix qui sont abonnés à vos notifications push quand vous leur envoyez un push ils reviennent sur votre site internet. C’est juste monstrueux en terme de taux de, d’activation. Donc, moi je vous invite à regarder ça. Donc Omnisense est un très bon outil et c’est hyper intéressant parce que Omnisense n’a, à ce jour, pas d’outils pour générer des pages atterrissage et pas d’outils pour générer des formulaires. Et donc en termes d’outils de marketing automation, ce n’est pas un outil générique. C’est-à-dire que si on le compare à un HubSpot ou à un Marketo, qui sont un peu les, les deux gros du marché dont on parle souvent en termes de fonctionnalités, et bien il manque des fonctionnalités. Ça n’empêche que pour certains annonceurs, ça a du sens de signer chez Omnisense parce que ça correspond à certains besoins. Et y en a d’autres qui vous diront : « Mais attends, mais moi si j’ai pas de générateur de page d’atterrissage dans mon écosystème ça veut dire qu’il faut que j’ai soit un autre outil pour, soit j’y arriverai pas. Donc je ne peux pas signer chez Omnisense. » Et donc c’est là où, où c’est intéressant de voir qu’en fait y a pas un éditeur qui est parfait et qui fait tout. Voilà. Et même si un jour ils font ces deux choses-là et bien ils auront aussi d’autres choses qui vont manquées. Le marché évolue, voilà. Et donc il y a plein de choses. J’ai fait une version assez simple. Voilà.
Après, pour donner un autre exemple, on peut parler d’une solution open source, à ma connaissance, de la seule solution open source qui existe qui s’appelle Mautic, M.A.UT.I.C. Mautic est, à mon humble avis, une solution qui est efficace pour du middle market en BtoB majoritairement. En tous cas c’est mon point de vue. Mautic, c’est génial. C’est comme WordPress. Vous pouvez aller sur le site de wordpress.org, télécharger votre zip et l’installer. Maintenant la plupart des équipes marketing dans les boîtes n’ont pas l’équipe technique sous la main ou c’est très compliqué parce que l’équipe technique, la DSI a d’autres choses à faire et donc, y a un moment, elles ont pas le temps de le faire donc elles vont demander à leur agence, elles vont demander à quelqu’un de leur installer WordPress. Et bien c’est la même chose sur Mautic. C’est à dire que, en théorie, n’importe qui peut l’installer. Alors, avec une petite astérisque, n’importe qui qui a les connaissances techniques, qui a le temps et l’énergie pour le faire. Et donc c’est toujours pareil c’est, y a aujourd’hui certains annonceurs qui vont prendre de l’open source et l’intégrer chez eux pour des questions de souveraineté de données, pour des questions de, de rapatriement de données chez eux et pour des questions aussi de coût. Parce que quand on commence à jouer avec, j’ai en ce moment, je travaille avec une boîte qui a pratiquement trois millions de contacts et bien quand on fait les demandes de devis à l’extérieur et qu’on a 50 000 balles de licence au mois ou qu’on l’intègre à l’interne et que ça nous coûte entre 10 et 15 000 € et bien en fait le choix il est vite fait. Maintenant, quand il faut gérer des textes spécialement pour notre marketing automation, gérer la partie IT spécialement pour notre marketing automation, on se rajoute de la complexité. Bien sûr que payer une licence ça a un coût, mais cette licence elle nous permet d’avoir une certaine liberté d’esprit. Donc Mautic est une bonne solution. Maintenant, aujourd’hui vous me dites je suis un acteur du retail ou un très gros acteurs du commerce – quand je dis très gros c’est des dizaines de millions de contacts en base, des dizaines de millions d’interactions par jour – Mautic, il va exploser. Il est pas fait pour ça. Voilà. Donc en terme de volume, y a un moment il a du mal à skeller. Oui on peut le faire et moi je l’ai déjà mis en place et, et j’ai déjà eu l’occasion d’intervenir sur des Mautic avec 5, 10, 15 millions de contacts. C’est possible, ça se fait, maintenant dans des conditions très spécifiques et avec des équipes qui sont dédiées pour ça. Donc y a un moment se dire « c’est de l’open source c’est gratuit », ouais, le code est gratuit. Mais quand y a un bug c’est à vous de le corriger c’est pas l’éditeur et puis derrière c’est à vous de l’héberger, c’est à vous d’assumer les humains qui y a derrière. Donc, encore une fois si on voulait donner cette deuxième solution, Mautic est une bonne solution qui répond à certains cas d’usage précis Et dans ces cas-là c’est génial, ça roule. Maintenant de là à dire Mautic est la seule solution sur le marché qui tient la route ce serait juste mentir. Et c’est hyper important de se rendre compte que Mautic, comme Omnisense, sont tous les deux des bonnes solutions, sont tous les deux des solutions qui sont difficilement comparables quand on les prend côte à côte et je pourrais faire l’exemple avec, on peut reprendre le top 100, j’en ai pris deux du top 100 mais on pourrait prendre les 98 autres, à chaque fois quand on rentre dans le détail on se rend compte qu’elles sont difficilement comparables. Par contre elles répondent à des cas d’usages précis avec des avantages et des inconvénients.
B : OK, super. Merci beaucoup Pierre pour, pour ton d’éclairage sur ce sujet hautement intéressant du marketing automation. Où est-ce qu’on peut te suivre, Pierre, pour poursuivre la discussion avec toi tout simplement ?
PA : Alors, le plus simple pour continuer la discussion c’est sur Twitter “Pierre underscore A” et avec grand plaisir pour échanger répondre à vos questions. Et si vous êtes intéressé par ce sujet du choix de votre outils de marketing automation, j’ai mis en ligne, y a un an, un site qui s’appelle comparer.pro, comparer E.R. Et sur comparer.pro en fait j’ai décidé la grille dont je vous parle de 50 critères. Je l’ai utilisé et j’ai fait une fiche pour 76 logiciels du marché. Alors c’est un travail qui est colossal, y a 300 heures de production de contenu, parce que en fait au lieu d’aller voir cinq éditeurs et que chaque éditeurs vous dîtes qu’il est le meilleur, et bien là vous êtes capables de voir cinq fiches et d’avoir une vision neutre parce qu’en fait je n’ai aucun deal avec aucun éditeur et je n’ai aucun intérêt à signer un deal avec un éditeur. Moi ce qui m’intéresse c’est de vous trouver et de vous aider à trouver le bon logiciel qui correspond à votre besoin et que vous soyez heureux avec ce logiciel-là. Et donc j’en ai pris 76. Alors oui, 76 sur 7000 ça fait pas beaucoup. Mais je vous ai pris 76 sur le top 100 du marché. Voilà. Et donc petit message à nos amis éditeurs : je sais qu’y en a qui sont pas encore dedans donc je vous invite à me contacter et on rajoute la fiche avec grand plaisir. C’est gratuit pour les éditeurs, je tiens à dire ça aussi parce que c’est important qu’on ait une vision large et holistique du marché. Et; pour vous utilisateurs, c’est gratuit aussi. Les fiches sont en libre accès. Voilà. Donc c’est important de pouvoir choisir correctement donc “pierre_ A” sur Twitter et comparer.pro si vous voulez choisir votre outil de manière sereine.
B : Super. Merci Pierre. Et, et vous pouvez suivre évidemment Bannouze sur les réseaux sociaux et sur toutes les plates-formes de podcast.